Mika Vaino « Life (… It Eats You Up) »
Une pluie qui colle et un ciel qui touche terre. Le train file vers les hautes marées, la houle et les déferlantes. Mi-juillet, mais l’été semble passé. Ce fut en avril, en mai, en juin .. Claquant de soleil ravageur. Avant l’heure. Mika Vaino semble avoir été mis au parfum rapidement. Son disque est donc dse saison. Le premier morceau de 13 minutes, « In Silence a Scream Takes a Heart », annonce la grisaille, balance l’équipage en fond de cale et lance l’encre à la mer. Dehors ça drache. Une pluie de larsens. Des pleurs de guitares, usant les cordes et rongeant le bois. « Throat », le spectre des grands fonds vient à la surface se rassasier de chaires fraiches, d’âmes perdues. En filigrane une marée à l’odeur vivace. Les yeux et le nez piquent. Les aigus font bourdonner les oreilles. Carbonisant les beats, brûlant les planches, Mika Vaino se lance alors à corps perdu dans l’écume, y laissant les aspérités , les tonalités primaires, les images des films d’horreur et les cadavres de Fuck Buttons, Sunno))) et Scorn. On préféra cependant laisser le privilège rythmique à Mick Harris (conseil SCORN « Steal » (Ad Noiseam / Jarring Effects)), pour passer sous la ligne de flottaison. Dans les rouleaux, sous l’amas dense d’algues, Mika Vaino dompte les esprits de l’ombre pour en faire une armée de lumière. Capturer les rayons d’un soleil venant du centre de la terre.
Essmaa, Hören, .. 